Description

Les microlithes de Téviec : précision et symbolisme chez les chasseurs-cueilleurs de la mer

À quelques encablures de Quiberon, l’îlot de Téviec, battu par les vents bretons, abrite un site archéologique unique en France. Il a livré des microlithes — de tout petits outils en pierre taillée — associés à des sépultures humaines datant de la fin du Mésolithique (vers 7 000 à 5 000 av. J.-C.).

Les microlithes : mini outils, maxi efficacité

Les microlithes retrouvés à Téviec sont de minuscules éléments en silex, taillés avec soin, souvent de forme géométrique (triangles, segments, trapèzes). Ils étaient :

incrustés dans des hampes de bois ou d’os pour former des flèches,

utilisés pour la pêche, la chasse aux oiseaux ou aux petits mammifères,

parfois intégrés dans des objets de parure ou rituels.

Ces outils illustrent une grande maîtrise du débitage lamellaire, adaptée à un mode de vie semi-sédentaire en milieu côtier.

Un site de vie et de mort

Téviec, ce n’est pas qu’un campement : c’est aussi un lieu de sépultures collectives. On y a découvert des tombes sous abri de pierre, contenant :

des restes humains, souvent en position repliée,

des offrandes : coquillages, parures, outils, dont plusieurs microlithes.

Certains squelettes montrent même des traces de violence, ouvrant la voie à des hypothèses sur des conflits ou sacrifices.

Une société de la mer

Téviec témoigne d’un mode de vie original, entre terre et mer. Ces groupes mésolithiques vivaient de pêche, chasse, cueillette marine, dans un monde encore sauvage, mais déjà en mutation — peu avant l’arrivée du Néolithique et de l’agriculture.

Où voir les vestiges de Téviec ?

La plupart des objets — dont les microlithes et les squelettes célèbres — sont visibles au Muséum d’Histoire naturelle de Toulouse, dans une scénographie saisissante. Une fenêtre rare sur les sociétés mésolithiques de l’Atlantique.

Les microlithes de Téviec ne sont pas seulement des outils. Ce sont les éclats d’un monde disparu, précis, mobile et profondément humain.