Les flûtes d'Isturitz
DE NOMBREUSES FLÛTES DÉCOUVERTES À ISTURITZ
Les plus anciennes flûtes connues à ce jour datent de l’Aurignacien (entre – 44 000 et – 34 000 ans environ). Deux exemplaires proviennent des grottes de Geissenklösterle et de Hohle Fels, dans le Jura souabe (Allemagne). Emmanuel Passemard découvre également un fragment de flûte aurignacien dans la grotte d’Isturitz. Ces instruments deviennent plus fréquents lors de la période suivante, le Gravettien (entre – 34 000 et – 24 500 ans). La seule grotte d’Isturitz livre une vingtaine de flûtes gravettiennes, toutes taillées dans des radius de vautours. La plus longue mesure vingt-et-un centimètres et présente quatre perforations. Deux flûtes magdaléniennes (entre – 20 500 et – 13 000 ans environ) proviennent aussi de la grotte d’Isturitz. Elles sont également façonnées à partir de radius ou d’ulnas de rapaces. Ces os longs, creux et légers, sont adaptés à la fabrication de tubes, qui peuvent être perforés et parfois décorés de motifs gravés. Des répliques modernes des flûtes préhistoriques sont expérimentées par des musiciens professionnels. Elles peuvent être tenues droites ou obliques. La fréquence des sons varie en fonction de la position de la bouche et de la puissance du souffle. Mais l’on ne connaît rien, hélas, des « partitions » préhistoriques…
La musique, le chant et la danse sont des formes d’art éphémères difficiles à appréhender par l’archéologie. L’existence de la musique au Paléolithique est attestée par la découverte de plusieurs types d’instruments, façonnés à partir de matières dures animales : os, bois de cervidé, coquillage et ivoire de mammouth. Les hommes préhistoriques fabriquent probablement des instruments de musique avec des matériaux périssables, mais ces derniers ne se conservent pas dans les sites archéologiques. On peut ainsi imaginer des tambours en bois végétal et peau animale, des flûtes dans des roseaux, des trompes dans des cornes de bovinés... Dans certaines grottes, des draperies et des colonnes de calcite, stalactites ou stalagmites, montrent des traces de percussion, témoignant de leur utilisation comme lithophones ou pierres musicales. Parfois, il arrive même que de petits objets (os, silex) soient fichés dans les parois aux endroits les plus sonores. Enfin, les figurations de musiciens, de possibles chanteurs, avec bouche et oreilles, ou de danseurs sont vraiment rares dans l’art paléolithique. Une gravure de la grotte des Trois-Frères (Ariège) représente un homme animalisé tenant un objet identifié tantôt comme une flûte nasale, tantôt comme un arc musical.
Notice rédigée par Catherine Schwab
https://musee-archeologienationale.fr/collection/objet/la-grande-flute-gravettienne-disturitz
Saint-Martin-d'Arberoue, Bayonne, Pyrénées-Atlantiques, Nouvelle-Aquitaine, France métropolitaine, 64640, France
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